Participaient à cette réunion sur les récents développements à Gaza, Hossein Jabari Ansari, expert des questions du Moyen-Orient, Ali Rabiei, membre de l'Union des associations de sciences sociales d'Iran, Hossein Alaei, expert des questions stratégiques, Hossein Salimi, professeur à l'Université Allameh Tabatabai et membre de l'Association iranienne de science politique, Hadi Khaniki, membre de l'association iranienne d'études culturelles et de communication, et Mohammad Ali Mohtadi, membre de l'Association iranienne d'études sur la paix.
Mohammad Ali Mohtadi a estimé qu'il était très difficile aujourd’hui, de donner un rapport correct des développements en Palestine, et a déclaré : « La Palestine a été occupée en 1948, un pays appelé Israël a été créé et plusieurs millions de personnes ont été tuées. Les Palestiniens ont été déplacés et les Nations Unies ont adopté deux résolutions pour la formation du gouvernement palestinien et le retour des réfugiés, mais aucune de ces deux résolutions n'a été mise en œuvre.
Selon les lois internationales, la force d'occupation n'a pas le droit d'apporter des changements dans la zone occupée, mais Israël a tenté d'évacuer les habitants de ces zones. C'était le plan d'Ariel Sharon qui a déclaré que nous n'avions pas d’État palestinien, et que les habitants de Cisjordanie devaient se rendre en Jordanie et les habitants de la bande de Gaza, dans le désert du Sinaï. Nous assistons à la mise en œuvre de ce programme depuis un certain temps maintenant, et ces derniers jours, ils ont fait pression sur les Egyptiens, pour qu'ils ouvrent le passage de Rafah afin que les habitants de Gaza puissent s'installer dans le désert du Sinaï, ce que l'Egypte n'a pas accepté jusqu'à présent.
Le comportement actuel d'Israël dans la bande de Gaza n'est pas nouveau, c'est la cinquième fois depuis 16 ans de siège, qu'il commet de tels crimes. À une époque où la bande de Gaza n’avait aucune possibilité de se défendre, le régime sioniste a bombardé cette zone avec des bombes au phosphore et fait exploser des mosquées et des hôpitaux. Il a même bombardé les entrepôts des Nations Unies, chargés de fournir de l'aide aux réfugiés, afin que la nourriture, les médicaments et même le ciment pour construire les bâtiments détruits, ne parviennent pas aux Palestiniens. L'opération Tempête Al-Aqsa a prouvé que la puissance de défense du Hamas a considérablement augmenté. Le Hamas a construit une ville souterraine de 350 km avec l’aide du général Soleimani et du martyr Mughniyeh, et a acquis une puissance défensive significative.
Cette attaque s'est produite alors que le « Dôme de Fer » avait été désactivé au petit matin, et n'a pas pu suivre et neutraliser les missiles du Hamas, qui ont atteint Tel Aviv et les colonies sionistes autour de Gaza. Les combattants de la résistance sont entrés dans les colonies et ont capturé plus d'un millier d'Israéliens, parmi lesquels se trouvent de grands commandants militaires. L'appareil de renseignement israélien a échoué et l'armée israélienne a perdu son moral et est incapable de prendre des décisions. Ce sont actuellement les forces du Centcom et les officiers américains qui gèrent la guerre ».
Faisant référence à la poursuite des crimes contre l'humanité commis par Israël dans la bande de Gaza, il a déclaré : « Cette question a également affecté l'opinion publique en Occident, et nous assistons à de vastes manifestations anti-israéliennes dans les grandes villes européennes. Actuellement, les équations de la région ont changé. Les Américains recherchent un accord, mais les négociations seront difficiles. Chaque partie cherche à obtenir le plus de points et la résistance a la force nécessaire dans ces discussions. Si Israël continue ses massacres, le Hezbollah au nord, et Ansarullah au sud, attaqueront le port d'Eilat avec des roquettes. L'expérience a prouvé que si le Hezbollah intervient, Israël ne pourra pas résister. Aujourd’hui, Israël s’est affaibli et la résistance est devenue plus forte, malgré de nombreux martyrs ».
Hossein Salimi, professeur de relations internationales à l'Université Allameh Tabatabai, a déclaré : « Dans un monde où la plupart des régions s'orientent vers un renforcement de la paix, pourquoi la guerre s'intensifie-t-elle constamment dans cette région ? En fait, la question de Palestine est une question historique et avec l’évolution de l’histoire, ses fondements ont changé.
Le changement dans le système international, a entraîné un changement des principaux acteurs, un changement dans le modèle des relations régionales, et par conséquent, un changement dans la position de la Palestine dans le système international.
À la fin du 20e siècle, les fondements de la question palestinienne ont changé. À l’heure actuelle, nous sommes dans un processus de mondialisation et les Etats-Unis n’ont pas de concurrent sérieux. Pour cette raison, selon certains analystes, l’importance stratégique d’Israël a diminué après la guerre froide, et c’est à cette période qu’ont commencé les premiers désaccords entre Israël et les États-Unis. Dans cette transformation de la structure et du système international, la résistance et l'Intifada sont les outils de négociation les plus importants.
Dans les nouvelles conditions mondiales, les intérêts économiques ont également modifié les intérêts sécuritaires. La sécurité des États-Unis, de l’Iran et de l’Arabie saoudite est devenue importante. Dans ce contexte, le jugement public sur la Palestine est important et influence la réalisation d’accords durables.
Aujourd’hui, aucun problème dans le monde, pas seulement celui de la Palestine, ne peut être résolu uniquement de façon militaire. Ce qui se passe sur le terrain, est le récit qui se construit dans le nouveau système mondial, et ce nouveau récit construit l’avenir de la Palestine ».