L'expérience choquante des victimes de l'islamophobie en Allemagne
Mohammad Al-Ali, un immigrant syrien vivant en Allemagne, qui est confronté depuis son arrivée en Allemagne, aux attitudes racistes de la population ou à l'islamophobie des responsables, a déclaré : « Lors de la marche des agriculteurs, un policier s'est approché de moi et m'a interrogé sur la tenue arabe que je portais. Le policier m'a dit que si je voulais porter cette robe, je devais retourner dans mon pays ! »
Al-Ali s'est plaint du comportement de ce policier auprès de ses supérieurs, mais comme il n'avait aucune preuve, sa plainte a été rejetée.
Il a également déclaré : « Une collègue m'a demandé si j’étais musulman. Lorsque je lui ai répondu par l'affirmative, elle m'a demandé si j’avais déjà tué quelqu'un ! J'ai demandé à cette dame ce qui l’avait poussée à poser cette question, elle a répondu : « Vous êtes musulman et les musulmans tuent les gens ! »
Ahmed, un immigrant syrien vivant en Allemagne, a également déclaré à Al Jazeera qu'il avait été exposé à des attitudes racistes. Ahmed a dit : « Une fois dans l'ascenseur, j'ai mis quelque chose sur mon épaule, une femme qui ne me connaissait pas m'a demandé si je portais une arme avec moi ?! J’ai été exposé à de tels comportements à plusieurs reprises ».
Alaa Mahrez, une militante sociale d'origine syrienne, a également déclaré à Al Jazeera que bien quelle ait des papiers d'identité allemands, elle est toujours exposée à des comportements racistes et a ajouté : « Dans la société allemande, il existe une image stéréotypée de la femme arabe musulmane voilée en général, selon laquelle la femme est soumise à la domination de l'homme arabe et est incapable de s'exprimer sur les questions politiques ou sociales ».
À cet égard, Elizabeth Fassler, chargée de surveillance communautaire au sein de l'organisation allemande pour les questions de racisme et de discrimination à l’encontre des musulmans, a déclaré : « Il y a une lacune dans les lois contre le racisme et pas seulement contre les musulmans. Le gouvernement allemand doit prendre des mesures face aux crimes de haine et aux discriminations que subissent les musulmans en Allemagne, d'autant plus que ces crimes ont considérablement augmenté depuis octobre dernier. Les médias ont contribué à faire un amalgame entre l'Islam, le terrorisme et la violence, et des études ont montré qu'ils se concentrent uniquement sur les questions négatives concernant l'Islam et les musulmans. Les médias allemands doivent redoubler d'efforts et de précision, sur les questions liées à l'islam et aux musulmans, et ne pas prendre parti ».
Human Rights Watch a déclaré : « Le gouvernement allemand n'a pas réussi à protéger les musulmans et les personnes perçues comme musulmanes, contre le racisme, la multiplication des incidents de haine et les discriminations ».
L'organisation a déclaré dans un rapport en avril dernier : « Parmi les obstacles qui empêchent une réponse efficace, figurent l'absence d'une définition concrète du racisme antimusulman et le manque d'informations officielles sur les incidents et les investissements de soutien aux victimes ».
