Selon DW, ce choix souligne la volonté de montrer que les musulmans font pleinement partie de la société allemande et contribuent à sa cohésion. L’édition de cette année, placée sous le thème « Religion et morale : la foi, boussole de l’humanité », a mis en avant le rôle éthique du religieux, fondé sur la justice, la solidarité et le respect mutuel.
Renforcer le dialogue interreligieux et la compréhension mutuelle
Chaque année, plus d’un millier de mosquées à travers l’Allemagne ouvrent leurs portes aux visiteurs, qu’ils soient croyants ou non, afin de favoriser la connaissance de l’islam et de promouvoir le dialogue entre les différentes confessions.
Les visiteurs y découvrent non seulement l’architecture et les rituels musulmans, mais aussi le rôle social et éducatif des mosquées dans la vie quotidienne des communautés.
Dans des villes comme Cologne ou Berlin, les mosquées deviennent des lieux de rencontre où la curiosité remplace la méfiance. Sheikh Mohammad Taha, imam de la mosquée As-Salam à Berlin, explique que beaucoup de visiteurs viennent simplement pour comprendre ce qui se passe à l’intérieur de ces lieux souvent méconnus.
En respectant quelques règles simples — retirer ses chaussures avant la prière, observer le silence — les visiteurs découvrent une spiritualité ouverte et conviviale. Ces échanges permettent d’humaniser l’image des musulmans et de déconstruire les stéréotypes nourris par les médias ou la politique.
Lutter contre l’islamophobie et bâtir la confiance sociale
Au-delà de l’aspect culturel, cette journée vise aussi à combattre les préjugés et l’islamophobie croissante. Selon Ahmed Oughlou, vice-président de l’association turque Mosquée du Martyr à Berlin, cette rencontre entre musulmans et non-musulmans crée un climat de confiance essentiel. Après la pandémie de COVID-19, l’intérêt pour la spiritualité a augmenté, et le nombre de visiteurs a dépassé les 4 000 personnes dans certaines mosquées.
Cependant, beaucoup de visiteurs arrivent avec des idées préconçues sur l’islam, souvent façonnées par une couverture médiatique négative. Ibrahim, un participant, souligne que certains médias présentent les groupes extrémistes comme représentatifs de l’ensemble des musulmans, ce qui alimente la peur et la méfiance. Pourtant, la réalité observée dans ces mosquées est toute autre : des communautés ouvertes, engagées dans le dialogue et la solidarité locale.
Silke, une consultante sociale allemande venue pour la première fois, témoigne : « Cela fait des années que je vis ici, mais je n’étais jamais entrée dans une mosquée. Cette visite m’a montré combien les musulmans sont ouverts et désireux d’échanger. » Pour elle, ces initiatives permettent de briser les barrières et de rappeler que la religion, loin de diviser, peut unir autour de valeurs communes.