Les médias britanniques accusés d’attiser la haine contre les musulmans
Selon Middle East Eye, un homme a commis une attaque terroriste et haineuse contre des fidèles juifs avant d’être abattu par la police. Cependant, en quelques heures, une partie importante de la couverture médiatique britannique s’est détournée du récit factuel pour se concentrer sur une prétendue responsabilité collective des musulmans, notamment à travers des titres provocateurs. Le Daily Mail a ainsi titré en une : « C’est un terroriste islamique », une formulation jugée à la fois prévisible et révélatrice de la tendance à assimiler un crime isolé à la foi musulmane dans son ensemble.
Le rapport souligne que qualifier le suspect d’« islamiste » est trompeur, car les principes de l’islam interdisent explicitement le meurtre extrajudiciaire et les attaques contre des innocents, ne réalité que tout journaliste honnête devrait reconnaître. Malgré cela, la rhétorique dominante dans une partie de la presse britannique s’éloigne de plus en plus de la raison et du respect des faits, alimentant une vision déformée et stigmatisante de l’islam.
Middle East Eye note que depuis la guerre de Gaza du 7 octobre 2023, plusieurs éditorialistes de journaux pro-israéliens au Royaume-Uni décrivent l’islam comme porteur d’une « vengeance historique » ou influencé par une « secte mortifère ». Ces expressions généralisantes, selon le rapport, ont contribué à banaliser l’islamophobie et à renforcer un climat de suspicion envers les musulmans britanniques.
Le site ajoute qu’avant même que l’identité de l’assaillant de Manchester ne soit confirmée, un commentateur pro-israélien, invité sur la chaîne GB News, avait qualifié l’islam « d’idéologie de Bédouins du VIIᵉ siècle », sans qu’aucune objection ne soit formulée à l’antenne. Cette absence de réaction illustre, selon Middle East Eye, la complaisance de certains médias et la faiblesse des organismes de régulation comme Ofcom, qui laissent se propager des propos insultants et discriminatoires sans sanction.
Ainsi, le rapport conclut que cette dérive médiatique contribue à renforcer la méfiance sociale, à alimenter la haine et à normaliser les discours islamophobes dans l’espace public britannique.
