La Jordanie reprends le rôle jadis joué par l'Egypte de Moubarak pour le régime sioniste

13:58 - January 04, 2012
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Article(IQNA)- En accueillant mardi sur son sol une rencontre israélo-palestinienne, la Jordanie tente de redorer son blason sur la scène internationale en reprenant le rôle jadis joué par l'Egypte de Moubarak pour le régime sioniste.
Selon l'Agence Internationale de Presse Coranique(IQNA), la Jordanie accueilli hier une rencontre palestino-israélienne alors que le régime sioniste a décidé de construire de nouveax logements coloniaux et adopté des projets de la judaisation de Qods.
Cette rencontre publique, la première en 16 mois entre négociateurs palestinien et israélien permet au royaume hachémite de prouver qu'il est capable de reprendre le flambeau de l'Egypte.
La Jordanie veut prouver qu'elle peut reprendre le rôle joué par l'Egypte de Hosni Moubarak et même concurrencer la Turquie dans le domaine politique de la région. L'Egypte, seul pays arabe avec la Jordanie à avoir conclu un traité de paix avec Israël, a accueilli plusieurs rencontres israélo-palestiniennes à Charm el-Cheikh, alors que la Turquie a exprimé son souhait d'en accueillir sur son territoire. En effet, la Jordanie tente de remplir le vide laissé par l'Egypte - après la chute de Hosni Moubarak en février- et d'en engranger les bénéfices.
Cette rencontre qui intervient à deux semaines d'une visite prévue du roi Abdallah II aux Etats-Unis, permettra au souverain de "prouver son rôle pivot dans l'établissement de la paix surtout avec la disparition du rôle égyptien".
Elle est également l'occasion pour la Jordanie de montrer qu'une éventuelle normalisation avec le mouvement palestinien Hamas ne changera en rien sa reconnaissance de l'Autorité palestinienne et qu'elle ne fera pas de concessions dans sa relation avec Israël dans le cadre du processus de réformes entamé par le royaume, selon les analystes.
Le Premier ministre jordanien Aoun Khassawneh a affirmé le 2 novembre que l'expulsion des dirigeants du Hamas de Jordanie en 1999 était "une erreur constitutionnelle et politique". Depuis, une visite du chef du bureau politique du Hamas Khaled Mechaal, organisée grâce à une médiation du Qatar, a été à plusieurs reprises annoncée comme "imminente". Israël n'a pas caché son anxiété face à un tel développement, et une rencontre à Amman en novembre entre le président israélien Shimon Peres et le roi Abdallah II aurait permis de calmer les craintes israéliennes.
La Jordanie envoie aujourd'hui un message clair au Hamas que même si elle reçoit Mechaal à Amman cela ne changera en rien sa vision du processus de paix. Auparavant le roi avait effectué une rare visite à Ramallah en Cisjordanie perçue comme visant à réaffirmer la légitimité de l'Autorité palestinienne en tant que représentant légitime du peuple palestinien. Pour Mohamad al-Masri, "Amman réaffirme clairement au Hamas et autres organisations palestiniennes son engagement dans la paix".
La rencontre israélo-palestinienne, qui se tient au ministère des Affaires étrangères à Amman, est également un message aux islamistes jordaniens. Le message est que le processus de réformes en Jordanie n'incluera pas des compromis sérieux concernant la paix avec Israël.
Le mouvement islamique, principal parti d'opposition en Jordanie a "dénoncé fermement cette rencontre en Jordanie entre l'ennemi sioniste et l'autorité palestinienne" et exigé dans un communiqué "des autorités jordaniennes des explications sur le prix pour accueillir cette rencontre".
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