Selon Al-Masri al-youm , le plus jeune, Isar Saad, raconte : « Nous sommes dix frères et sœurs. Chacun de nous a achevé la mémorisation du Coran à l’école primaire. Quand j’étais en troisième ou quatrième année, j’avais déjà terminé. » Selon lui, ce parcours n’a rien d’un hasard.
Leur père avait élaboré un plan éducatif précis, tandis que leur mère insistait pour que tous ses enfants s’attachent au Livre sacré. « La maison entière baignait dans le Coran. Aucun de nous ne terminait l’école primaire sans l’avoir mémorisé », dit-il.
Parallèlement, les enfants n’ont pas négligé leurs études académiques. Tous ont suivi un cursus au Centre de lectures d’Al-Azhar, une institution où l’apprentissage commence par le tajwîd avant de s’élargir à la grammaire, la rhétorique et les dix variantes de récitation.
Plusieurs frères ont participé à des concours de mémorisation et remporté des prix, se distinguant également par leur maîtrise de la récitation. Certains sont devenus enseignants à seulement 15 ou 16 ans, Al-Azhar les ayant reconnus comme qualifiés pour transmettre le Coran et ses sciences.
Isar insiste sur le rôle de son père, soucieux de préserver l’humilité de ses enfants malgré leur réussite : « Il n’aimait ni la célébrité ni les discours excessifs. Il voulait que nous réussissions sans arrogance. »
Aujourd’hui, chacun des enfants poursuit un chemin lié au Coran. L’aîné enseigne la récitation au Centre d’Al-Azhar et a représenté l’institution dans des concours. Un autre combine enseignement et activités locales, tandis qu’un troisième supervise des écoles de mémorisation dans le Sinaï du Sud, en plus de diriger des centres liés à Al-Azhar à al-Tour.
L’exemple de cette famille illustre la continuité d’une tradition vivante en Égypte, où la mémorisation du Coran demeure une fierté collective, un projet familial et un héritage spirituel qui façonne des générations entières.