Le projet de « Grand Israël » : un rêve idéologique de Netanyahou

16:27 - August 28, 2025
Code de l'info: 3493225
IQNA-Il semble que le projet du « Grand Israël » dépasse une carte géographique expansionniste, devenant un rêve biblique et une histoire spirituelle à travers lequel le sionisme se regénère spirituellement et se renouvelle sur les plans intellectuel et culturel.

Selon Al Jazeera, le chercheur marocain Salman Bounaimane a expliqué que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou défend une vision qu’il appelle le projet de « Grand Israël ». Celui-ci ne se limite pas à une expansion territoriale mais se présente comme une mission religieuse et civilisationnelle.

Netanyahou a affirmé ressentir un « devoir historique et spirituel » lié à ce projet, qui engloberait la Palestine, ainsi que des parties de la Jordanie et de l’Égypte. Ces propos révèlent que le conflit israélo-palestinien n’est pas seulement une question de frontières ou de sécurité, mais qu’il touche profondément aux croyances, à l’identité et au pouvoir culturel.

Le chercheur explique que cette approche remet en cause les analyses qui présentent Israël comme un simple État moderne et laïc. Netanyahou se place, selon lui, comme un dirigeant religieux investi d’une mission biblique.

Le projet est décrit comme triple :

religieux et civilisationnel, basé sur des textes sacrés ;

colonial et expansionniste, visant à effacer la Palestine ;

géopolitique, cherchant à renforcer l’alliance avec les grandes puissances.


Salman Bounaimane met en garde contre l’objectif caché : banaliser l’occupation et rendre sa légitimité acceptable dans les sociétés arabes.

Les objectifs stratégiques d’Israël après le 7 octobre

Le projet stratégique d’Israël, tel qu’il s’est affirmé après le 7 octobre, dépasse largement la simple logique militaire. Il s’agit d’un plan global visant à imposer une hégémonie régionale, à remodeler la carte géopolitique du Moyen-Orient et à consolider l’alliance entre le « sionisme occidental » et le « sionisme juif » à caractère religieux et ethnique. Ce projet s’inscrit dans une vision impériale en phase avec les intérêts de l’Occident.

Donald Trump avait déjà résumé cette approche en déclarant : « La superficie d’Israël paraît petite sur la carte et j’ai toujours pensé à la manière de l’agrandir. »

پشت پرده رؤیای  نتانیاهو در ایجاد «اسرائیل بزرگ»

Les objectifs se déclinent en quatre volets :

  1. Maintenir la supériorité sécuritaire et technologique par un renforcement inédit du renseignement et de l’innovation militaire.
  2. Imposer une hégémonie régionale en empêchant toute autonomie scientifique ou stratégique arabe-islamique.
  3. Neutraliser toute renaissance civilisationnelle arabe-islamique par la fragmentation identitaire et les conflits internes.
  4. Détruire le pouvoir symbolique et culturel des peuples en banalisant le sionisme et en marginalisant tout récit de libération.

Derrière cette stratégie se dessine le rêve d’un « Grand Israël », parfois qualifié d’« Israël biblique », visant une domination totale et la subordination des forces régionales.

Le régime sioniste, incarnation du « mal absolu »

Le régime sioniste, loin de dissimuler sa nature destructrice, se présente comme une incarnation du « mal absolu ». Son fonctionnement repose sur la force brutale et une logique de revanche religieuse et civilisationnelle, rejetant tout cadre moral ou humaniste au profit d’un culte de la suprématie raciale et d’une domination coloniale. Les discours de Netanyahou, avant et après le 7 octobre, dévoilent la véritable essence de ce projet : un affrontement civilisationnel qui dépasse les simples justifications diplomatiques.

Face à cela, les intellectuels arabes sont appelés à comprendre que la lutte ne peut se réduire à une confrontation militaire ou à des négociations. Elle représente une bataille pour la conscience, afin de reconstruire une immunité culturelle et spirituelle du monde islamique.

Dans ce contexte, Gaza apparaît comme le symbole de la résistance morale et civilisationnelle. Malgré l’enfermement et le siège, elle incarne la persévérance face au génocide, à l’occupation et à la falsification de l’histoire. La lutte palestinienne révèle que la résilience n’est pas seulement matérielle, mais avant tout spirituelle et identitaire.

Ainsi, le projet sioniste vise d’abord à briser la mémoire et la conscience des peuples avant de chercher une victoire militaire. Le véritable enjeu est donc narratif et civilisationnel.

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