Le Coran et le Big Bang : quand la révélation rejoint la science

7:36 - September 27, 2025
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IQNA-Au cœur de la sourate Al-Anbiyâ’ (Les Prophètes), un verset intrigue les lecteurs contemporains, croyants ou non. Il semble articuler, en une image concise, l’idée d’un univers autrefois unifié puis « séparé ».

Cette formulation, pour beaucoup, entre en résonance avec le scénario cosmologique du Big Bang, cet instant initial où l’univers est passé d’un état extrêmement dense et chaud à une expansion continue.

Verset (arabe)
أَوَلَمْ يَرَ الَّذِينَ كَفَرُوا أَنَّ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضَ كَانَتَا رَتْقًا فَفَتَقْنَاهُمَا ۖ وَجَعَلْنَا مِنَ الْمَاءِ كُلَّ شَيْءٍ حَيٍّ ۖ أَفَلَا يُؤْمِنُونَ (الأنبياء 21:30)

Traduction (français)
Ceux qui ont mécru ne voient-ils pas que les cieux et la terre formaient une masse compacte, puis Nous les avons séparés . Et Nous avons fait de l’eau toute chose vivante. Ne croiront-ils donc pas .

Le vocabulaire du verset s’appuie sur deux mots clés. Ratq renvoie à l’idée de jointure, de compacité, de ce qui est soudé ou clos. Fataq évoque l’ouverture, la dilacération, le fait de séparer des éléments qui n’en formaient qu’un. Transposée dans notre langage d’aujourd’hui, l’image suggère un état primitif unifié des « cieux et de la terre », suivi d’un processus de dissociation.

Loin de détailler une théorie physique, le verset dessine une métaphore structurante : de l’unité vers la séparation, de la compacité vers l’extension.

Or, la cosmologie moderne décrit un univers issu d’un état dense et chaud, s’étendant depuis des milliards d’années. Cette compatibilité plausible ne fait pas du Coran un manuel scientifique, mais elle questionne par sa justesse d’ensemble. Elle parle à la raison par la cohérence de son image, et au cœur par l’idée d’un monde sorti d’une matrice, d’un commencement partagé qui nous relie.

Quand la science éclaire la lecture… sans l’épuiser
Il est essentiel de rappeler que le Coran n’enseigne ni formules ni équations ; il oriente le regard. Mais l’histoire des idées montre que certaines formulations coraniques résistent à l’épreuve du temps et s’accordent avec des savoirs récents.

Ici, l’enchaînement « compacité → séparation » épouse la flèche du temps cosmique, tandis que la seconde partie du verset — « Nous avons fait de l’eau toute chose vivante » — rejoint un constat biologique élémentaire : l’eau est le milieu de la vie telle que nous la connaissons.

Cette convergence nourrit une lecture à deux niveaux. D’un côté, le registre spirituel : le rappel d’une origine commune invite à l’humilité et à la fraternité. De l’autre, le registre rationnel : l’idée d’une cohérence interne du texte, qui demeure intelligible à travers les siècles, même lorsque évoluent nos modèles scientifiques.

Cerveau et cœur, une même recherche de sens
Voir une idée validée au XXᵉ siècle affleurer dans un texte du VIIᵉ siècle interroge l’esprit.

Quelle probabilité pour qu’en un lieu et un temps dépourvus d’outils scientifiques, un homme sans éducation académique saisisse, avec des phrases simples, l’essentiel d’un mystère que la science ne dévoilera qu’après quatorze siècles ?

Lire ce verset aujourd’hui, c’est accepter de laisser dialoguer l’intelligence et la sensibilité. L’intelligence y voit une structure du réel — du simple au complexe, de l’un au multiple, du clos à l’ouvert — que nos sciences mesurent désormais.

sensibilité, elle, y perçoit un récit des origines qui rassure : le monde n’est pas absurde, il a jailli d’un ordre que l’homme peut chercher à comprendre. Cette double lecture—raison et émotion—explique que le texte touche à la fois le cerveau et le cœur.

Une conclusion pour le débat contemporain
On l’observe souvent : beaucoup de ceux qui critiquent l’islam s’appuient sur ce qui « se dit » de seconde main. Ceux qui lisent vraiment le Coran, qui l’étudient, changent souvent de perception.

La force de l’islam est d’affirmer un miracle à la portée de tous : le Coran lui-même. Depuis quatorze siècles, sa cohérence défie le temps ; et, à chaque période, à mesure que progressent les sciences, de nouvelles convergences apparaissent, non comme des preuves mathématiques, mais comme des signes qui invitent à réfléchir.

C’est à cette rencontre entre révélation et raison que nous dédierons une série d’articles publiée chaque vendredi, avec l’ambition de parler à l’esprit sans oublier l’âme.

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