66% des musulmans français victimes du racisme, selon Ifop
Selon 20minutes, citant cette enquête menée auprès de 1 000 Français musulmans, 66 % déclarent avoir subi des comportements racistes au cours des cinq dernières années, soit trois fois plus que la moyenne nationale (20 %).
Les discriminations touchent particulièrement la recherche d’emploi (51 %), l’accès au logement (46 %) et les contrôles policiers (51 %). Même les services publics, censés incarner la neutralité, ne sont pas épargnés : 36 % des personnes interrogées disent avoir été victimes de discriminations dans une administration, 29 % dans le système de santé et 38 % dans le milieu scolaire.
Le ministère de l’Intérieur confirme cette tendance, rapportant une hausse de 75 % des actes anti-musulmans entre janvier et mai 2025. Ce climat délétère s’est illustré par des incidents graves tels que les têtes de cochon déposées devant plusieurs mosquées parisiennes ou encore l’assassinat d’un fidèle dans une mosquée du Gard en avril dernier.
L’étude met également en avant l’intersectionnalité des discriminations : être musulman s’ajoute souvent à d’autres motifs de rejet liés à l’origine, l’accent ou le lieu d’habitation. Ainsi, 85 % des sondés ayant un accent marqué et 84 % d’origine subsaharienne affirment subir un racisme accru.
Face à cette réalité, la Grande Mosquée de Paris et l’Ifop ont créé un observatoire des discriminations envers les musulmans de France, destiné à mesurer de façon systématique ces phénomènes au-delà des simples plaintes.
Enfin, le rapport souligne les conséquences psychologiques de cette hostilité : 82 % des musulmans estiment que la haine à leur égard est répandue, 81 % jugent qu’elle s’est aggravée en dix ans, et près de la moitié craignent une agression en raison de leur foi — une proportion qui atteint 66 % chez les femmes voilées.
