Lors du webinaire international organisé par l'Agence de presse coranique (IQNA), le politologue palestinien Iyad Abou Nasser a livré une analyse approfondie du récent conflit de douze jours opposant Israël, appuyé par les États-Unis, à la République islamique d’Iran. Selon lui, cette guerre constitue un tournant décisif dans les équilibres régionaux et remet en cause l’idée d’une suprématie israélienne durable au Moyen-Orient.
Abou Nasser affirme que cette guerre ne fut pas un simple épisode militaire, mais une épreuve stratégique qui a ébranlé les fondations du système de dissuasion mis en place par Israël. L'opération iranienne Promesse Tenue 3 a montré que l'Iran était capable de riposter avec efficacité et précision, au moyen de missiles et de drones, franchissant les défenses israéliennes à plusieurs niveaux. Ce conflit a ainsi contribué à faire émerger une nouvelle réalité militaire dans laquelle la résistance n’est plus marginale mais centrale.
Selon le chercheur palestinien, les effets de cette guerre dépassent le cadre strictement militaire. Elle a provoqué une onde de choc sur les marchés énergétiques, avec une hausse de la volatilité du prix du pétrole et du gaz, ce qui contribue à aggraver l'inflation mondiale. Les conséquences politiques ont également été visibles en Occident, où plusieurs pays comme la France ou l’Allemagne ont exprimé des réserves quant aux frappes israéliennes, alors que d’autres, comme les États-Unis et l’Ukraine, ont maintenu un soutien inconditionnel à Tel-Aviv.
Abou Nasser souligne aussi que cette guerre a mis en lumière l’attitude contradictoire des puissances occidentales face à la question nucléaire. Tandis que les arsenaux nucléaires israéliens ne suscitent aucune réaction, le programme civil iranien est continuellement qualifié de menace. Ce double standard illustre selon lui une politique de deux poids, deux mesures, source d’injustice et de tension.
Au niveau géopolitique, la guerre a provoqué un réalignement régional. Certains pays du Golfe Persique ont tenté de jouer un rôle de médiateur, tandis que d’autres reconsidèrent leurs politiques de normalisation avec Israël. Le conflit a aussi mis en évidence les hésitations et la confusion des États-Unis, dont la stratégie paraît affaiblie et incapable d’endiguer la montée en puissance des forces de résistance.
Iyad Abou Nasser conclut que cette guerre a renforcé la culture de résistance dans toute la région, mais aussi à l’échelle mondiale. Selon lui, la lutte contre l’injustice, l’occupation et l’hégémonie ne concerne plus seulement les peuples du Moyen-Orient, mais devient un mot d’ordre universel. Il appelle donc à une prise de conscience stratégique globale, à l’unité des peuples libres, et à la formulation d’une nouvelle théorie de la dissuasion qui protège les nations souveraines contre les agressions futures. Pour lui, la prochaine guerre est possible, voire inévitable, mais l’expérience actuelle doit servir à renforcer les capacités de défense et l’unité des peuples face aux ambitions destructrices d’Israël et de ses alliés.